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.Les uns en profitaient pour se reposer en famille, les autres complétaient leur salaire en s’engageant comme jardiniers dans les grands domaines.La récolte de fruits s’annonçait remarquable ; les fameuses pommes de Pi-Ramsès figureraient en bonne place sur la table des banquets.Les belles sommeillaient sous les kiosques en bois, recouverts de plantes grimpantes, ou se baignaient dans les bassins de plaisance, les jeunes gens nageaient devant elles, multipliant les prouesses afin de les éblouir, les anciens prenaient le frais à l’ombre des vignes en espalier, et l’on se racontait le dernier exploit de Ramsès qui, par sa magie, avait soumis un immense troupeau d’hippopotames en furie.Et revenait le refrain de la chanson : « Quelle joie de résider à Pi-Ramsès, les palais resplendissent d’or et de turquoise, le vent est doux, les oiseaux jouent autour des étangs », refrain que chantonnaient même des briquetiers hébreux.Le projet d’exode semblait oublié.Pourtant, lorsque Améni vit Moïse entrer dans son bureau, il redouta que cette belle quiétude ne fût troublée.— Ne te reposeras-tu jamais, Améni ?— Un dossier chasse l’autre ; en l’absence de Ramsès, c’est encore pire.Le roi est capable de prendre une décision en quelques instants ; moi, j’ai le souci du détail.— Ne songes-tu pas à te marier ?— Ne parle pas de malheur ! Une femme me reprocherait de trop travailler, mettrait du désordre dans mes affaires et m’empêcherait de servir correctement Pharaon.— Pharaon, notre ami…— Est-il vraiment resté le tien, Moïse ?— En douterais-tu, Améni ?— À voir ton attitude, on pourrait s’interroger.— La cause des Hébreux est juste.— L’exode, quelle folie !— Si ton peuple était en captivité, n’aurais-tu pas envie de le libérer ?— Quelle captivité, Moïse ? Chacun est libre, en Egypte, toi comme les autres !— Notre vraie liberté, c’est affirmer notre croyance en Yahvé, le vrai Dieu, le Dieu unique.— Je m’occupe d’administration, non de théologie.— Acceptes-tu de me donner la date du retour de Ramsès ?— Je l’ignore.— Si tu la connaissais, me la donnerais-tu ?Améni tripota une tablette d’écriture.— Je n’approuve pas tes projets, Moïse ; parce que je suis ton ami, je dois t’avouer que Serramanna te considère comme un homme dangereux.Ne deviens pas un fauteur de troubles, sinon il rétablira l’ordre avec fermeté, et tu pourrais en pâtir.— Grâce à Yahvé, je ne redoute personne.— Redoute quand même Serramanna ; si tu perturbes l’ordre public, il frappera.— Ne viendras-tu pas à mon aide, Améni ?— Ma religion, c’est l’Egypte.Si tu trahis ton pays, tu passeras du côté des ténèbres.— Je crains que nous n’ayons plus rien en commun.— A qui la faute, Moïse ?En sortant du bureau d’Améni, l’Hébreu était en proie à de sombres pensées.Ofir avait raison : il fallait attendre le retour de Ramsès et tenter de le convaincre, en espérant que la parole serait une arme suffisante.Logé dans une demeure du quartier hébreu, le mage Ofir terminait l’installation de son laboratoire.Il avait déjà commencé ses expériences d’envoûtement en se servant du pinceau de Khâ, le fils aîné de Ramsès, mais sans aucun succès.L’objet restait inerte, dépourvu de vibrations, comme si aucune main humaine ne l’avait manié.La protection magique dont bénéficiait Khâ était d’une parfaite efficacité, au point de troubler le mage libyen ; disposait-il des moyens suffisants pour franchir cette barrière ? Un homme pouvait l’aider : le diplomate Méba.Pourtant, le dignitaire qui se présenta devant lui n’avait rien d’un personnage flamboyant et sûr de lui ; tremblant, engoncé dans un manteau à capuchon qui lui dissimulait le visage, Méba ressemblait à un fuyard.— La nuit est tombée, observa Ofir.— On pourrait quand même me reconnaître… Pour moi, venir ici est très dangereux ! Ne devrions-nous pas éviter ce genre d’entrevue ?— Elle était indispensable.Méba regrettait son alliance avec l’espion hittite, mais comment rompre les mailles du filet ?— Qu’avez-vous à m’apprendre, Ofir ?— De profondes modifications risquent de se produire dans l’empire hittite.— Dans quel sens ?— Un sens qui nous sera favorable.Vos informations ?— Acha est un homme prudent.Seul Améni a connaissance des messages diplomatiques qui lui sont destinés, avant d’en faire parvenir l’essentiel à Ramsès.Ils sont codés, et j’ignore la clé.M’y intéresser de trop près me rendrait suspect.— Je veux connaître le contenu de ces messages.— Les risques…Le regard glacial d’Ofïr dissuada Méba de chercher d’autres excuses.— Je ferai de mon mieux [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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