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.L’écuyer de Ramsès, Menna, était un soldat expérimenté qui connaissait bien la Syrie ; il n’appréciait guère la présence de Massacreur, l’énorme lion de Nubie, qui cheminait crinière au vent à côté du char.Malgré les mises en garde de Ramsès, Sétaou et Lotus avaient tenu à diriger l’antenne médicale, même au plus fort de la bataille.Comme ils ne connaissaient pas le site de Kadesh, ils espéraient y découvrir quelques serpents insolites.L’armée avait quitté la capitale à la fin du mois d’avril de la cinquième année du règne de Ramsès.Le temps s’était montré clément, nul incident n’avait retardé sa progression.Après avoir passé la frontière à Silé, Ramsès avait suivi la route de la côte, jalonnée de points d’eau que gardaient des fortins, puis traversé Canaan et l’Amourrou.Au lieu-dit « La demeure de la vallée des cèdres », près de Byblos, le roi avait ordonné à trois mille hommes, stationnés là pour verrouiller l’accès aux protectorats, de continuer vers le nord, jusqu’à la hauteur de Kadesh, et de gagner le lieu du combat par le nord-est.Les généraux s’étaient opposés à cette stratégie, arguant que l’armée auxiliaire se heurterait à une forte résistance et se trouverait bloquée sur la côte ; mais Ramsès avait écarté leurs arguments.L’itinéraire que le roi avait choisi pour atteindre Kadesh traversait la plaine de la Bekaa, une dépression entre les chaînes du Liban et de l’Anti-Liban, dans un paysage inquiétant et farouche qui impressionna les soldats égyptiens.Certains savaient que les cours d’eau boueux pullulaient de crocodiles et que les montagnes couvertes d’épaisses forêts étaient le repaire d’ours, d’hyènes, de chats sauvages et de loups.Le feuillage des cyprès, des sapins et des cèdres était si dense que, lors de la traversée d’une zone boisée, les soldats ne virent plus le soleil et s’affolèrent.Un général intervint pour faire cesser la panique naissante et persuader les fantassins qu’ils ne mourraient pas étouffés.La division d’Amon marchait en tête, suivie de celles de Râ et de Ptah ; la division de Seth fermait la marche.Un mois après leur départ, les troupes égyptiennes approchèrent de la colossale forteresse de Kadesh, bâtie sur la rive gauche de l’Oronte, au débouché de la plaine de la Bekaa.La place forte marquait la frontière de l’empire hittite et servait de base aux commandos chargés de déstabiliser les provinces d’Amourrou et de Canaan.La fin du mois de mai devint pluvieuse, les soldats se plaignirent de l’humidité.Comme la nourriture se révélait abondante et de bonne qualité, les estomacs pleins firent oublier ce désagrément.A quelques kilomètres de Kadesh, juste avant l’épaisse et sombre forêt de Labwi, Ramsès fit stopper son armée.L’endroit se révélait propice à un guet-apens, les chars seraient immobilisés, l’infanterie ne pourrait pas manœuvrer.Gardant sans cesse présent à l’esprit le message d’Acha, « Kadesh.Vite.Danger », le roi évita de céder à la précipitation.N’autorisant qu’un campement sommaire, sous la protection d’une première ligne de chars et d’archers, il réunit son conseil de guerre auquel assista Sétaou, très populaire parmi les soldats qu’il guérissait de leurs mille et un petits maux, avec l’aide de Lotus.Ramsès appela l’écuyer Menna.— Déploie la grande carte.— Nous sommes ici, précisa Ramsès, à l’orée de la forêt de Labwi, sur la rive est de l’Oronte.Au sortir du bois, il existe un premier gué qui nous permettra de franchir le fleuve, hors de portée des archers hittites postés sur les tours de la forteresse.Le second gué, plus au nord, en est beaucoup trop proche.Nous passerons au large de la place forte et établirons notre camp au nord-est, afin de la prendre à revers.Ce plan vous satisfait-il ?Les généraux opinèrent du chef.L’œil du roi flamboya.— Seriez-vous devenus stupides ?— Il y a bien cette forêt quelque peu gênante, avança le général de la division d’Amon.— Belle perspicacité ! Et croyez-vous que les Hittites nous laisseront tranquillement emprunter le gué, nous déployer devant la forteresse et installer notre camp ? Ce plan est celui que vous, mes généraux, m’avez remis, et il n’omet qu’un détail : la présence de l’armée hittite.— Elle devrait rester enfermée dans la forteresse, à l’abri de ses murailles, objecta le général de la division de Ptah
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