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.Et la face des eaux, et le front des montagnes,Rid�s et non vieillis, et les bois toujours vertsS'iront rajeunissant; le fleuve des campagnesPrendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma t�te,Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,Je m'en irai bient�t, au milieu de la f�te,Sans que rien manque au monde, immense et radieux!XXXV.SOLEILS COUCHANTS 58 Les feuilles d'automneXXXVIOh! talk not to me of a name great in story;The days of our youth are the days of our glory;And the myrtle and ivy of sweet two-and-twentyAre worth all your laurels, though ever so plenty.BYRON.Un jour vient o� soudain l'artiste g�n�reux� leur poids sur son front sent les ans plus nombreux.Un matin il s'�veille avec cette pens�e :Jeunesse aux jours dor�s, je t'ai donc d�pens�e!Oh! qu'il m'en reste peu! Je vois le fond du sort,Comme un prodigue en pleurs le fond du coffre-fort.-Il sent, sous le soleil qui plus ardent s'�panche,Comme � midi les fleurs, sa t�te qui se penche;Si d'aventure il trouve, en suivant son destin,Le gazon sous ses pas mouill� comme au matin,Il dit, car il sait bien que son aube est pass�e :C'est de la pluie, h�las! et non de la ros�e! -C'en est fait.Son g�nie est plus m�r d�sormais.Son aile atteint peut-�tre � de plus fiers sommets;La fum�e est plus rare au foyer qu'il allume;Son astre haut mont� soul�ve moins de brume;Son coursier applaudi parcourt mieux le champ clos;Mais il n'a plus en lui, pour l'�pandre � grands flotsSur des oeuvres, de gr�ce et d'amour couronn�es,Le frais enchantement de ses jeunes ann�es!Oh! rien ne rend cela! Quand il s'en va cherchantCes pensers de hasard que l'on trouve en marchant,Et qui font que le soir l'artiste chez son h�teRentre le coeur plus fier et la t�te plus haute;Quand il sort pour r�ver, et qu'il erre incertain,Soit dans les pr�s lustr�s, au gazon de satin,Soit dans un bois qu'emplit cette chanson sonoreQue le petit oiseau chante � la jeune aurore,Soit dans le carrefour bruyant et fr�quent�,Car Paris et la foule ont aussi leur beaut�,Et les passants ne sont, le soir, sur les quais sombres,Qu'un flux et qu'un reflux de lumi�res et d'ombres; -Toujours, au fond de tout, toujours dans son esprit,M�me quand l'art le tient, l'enivre et lui sourit,M�me dans ses chansons, m�me dans ses pens�esLes plus joyeusement �closes et berc�es,Il retrouve, attrist�, le regret morne et froidDu pass� disparu, du pass�, quel qu'il soit.XXXVI 59 Les feuilles d'automneXXXVII.LA PRI�RE POUR TOUSOra pro nobis!IMa fille, va prier! Vois, la nuit est venue.Une plan�te d'or l�-bas perce la nue;La brume des coteaux fait trembler le contour;� peine un char lointain glisse dans l'ombre.�coute!Tout rentre et se repose; et l'arbre de la routeSecoue au vent du soir la poussi�re du jour!Le cr�puscule, ouvrant la nuit qui les rec�le,Fait jaillir chaque �toile en ardente �tincelle;L'occident amincit sa frange de carmin;La nuit de l'eau dans l'ombre argente la surface;Sillons, sentiers, buissons, tout se m�le et s'efface;Le passant inquiet doute de son chemin.Le jour est pour le mal, la fatigue et la haine.Prions, voici la nuit! la nuit grave et sereine!Le vieux p�tre, le vent aux br�ches de la tour,Les �tangs, les troupeaux avec leur voix cass�e,Tout souffre et tout se plaint.La nature lass�eA besoin de sommeil, de pri�re et d'amour!C'est l'heure o� les enfants parlent avec les anges.Tandis que nous courons � nos plaisirs �tranges,Tous les petits enfants, les yeux lev�s au ciel,Mains jointes et pieds nus, � genoux sur la pierre,Disant � la m�me heure une m�me pri�re,Demandent pour nous gr�ce au p�re universel!Et puis ils dormiront.Alors, �pars dans l'ombre,Les r�ves d'or, essaim tumultueux, sans nombre,Qui na�t aux derniers bruits du jour � son d�clin,Voyant de loin leur souffle et leurs boucles vermeilles,Comme volent aux fleurs de joyeuses abeilles,Viendront s'abattre en foule � leurs rideaux de lin!� sommeil du berceau! pri�re de l'enfance!Voix qui toujours caresse et qui jamais n'offense!Douce religion, qui s'�gaye et qui rit!Pr�lude du concert de la nuit solennelle!Ainsi que l'oiseau met sa t�te sous son aile,L'enfant dans la pri�re endort son jeune esprit!XXXVII.LA PRI�RE POUR TOUS 60 Les feuilles d'automneIIMa fille, va prier! D'abord, surtout, pour celleQui ber�a tant de nuits ta couche qui chancelle,Pour celle qui te prit jeune �me dans le ciel,Et qui te mit au monde, et depuis, tendre m�re,Faisant pour toi deux parts dans cette vie am�re,Toujours a bu l'absinthe et t'a laiss� le miel!Puis ensuite pour moi! j'en ai plus besoin qu'elle!Elle est, ainsi que toi, bonne, simple et fid�le!Elle a le coeur limpide et le front satisfait.Beaucoup ont sa piti�, nul ne lui fait envie;Sage et douce, elle prend patiemment la vie;Elle souffre le mal sans savoir qui le fait.Tout en cueillant des fleurs, jamais sa main noviceN'a touch� seulement � l'�corce du vice;Nul pi�ge ne l'attire � son riant tableau;Elle est pleine d'oubli pour les choses pass�es;Elle ne conna�t pas les mauvaises pens�esQui passent dans l'esprit comme une ombre sur l'eau [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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