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.En effet, pendant la matinée du 2 décembre, le ciel se cou-vrit de nuages d un sinistre aspect, auquel un météorologiste nese fût pas trompé.C étaient des « cumulus » amoncelés commedes balles de coton, et dont la masse, ici d un gris foncé, là d unenuance jaunâtre, présentait des couleurs très-distinctes.Le so-leil avait une teinte blafarde.L air était calme, la chaleur étouf-fante.La baisse barométrique, accusée depuis la veille par lesinstruments, s était alors arrêtée.Pas une feuille ne remuait auxarbres au milieu de cette lourde atmosphère.Les astronomes avaient observé cet état du ciel, mais ilsn avaient point cru devoir interrompre les travaux.En ce mo-ment, William Emery, accompagné de deux matelots, de quatreindigènes et d un chariot, s était porté à deux milles dans l est dela méridienne, afin d établir un poteau indicateur destiné à for-mer le sommet d un triangle.Il s occupait de dresser sa mire ausommet d un monticule, quand une rapide condensation desvapeurs, sous l influence d un grand courant d air froid, donnalieu à un développement considérable d électricité.Presque aus-sitôt, une grêle abondante se précipita sur le sol.Phénomèneassez rarement observé, ces grêlons étaient lumineux, et on eûtdit qu il pleuvait des gouttes de métal embrasé.Du sol directe-ment frappé jaillissaient des étincelles, et des jets lumineuxs élançaient de toutes les portions métalliques du véhicule quiavait servi au transport du matériel. 177  Bientôt ces grêlons acquirent un volume considérable.C était une lapidation véritable, à laquelle on ne pouvaits exposer sans danger.Et l on ne s étonnera pas de l intensité dece phénomène, quand on saura que le docteur Livingstone a vu,en de pareilles circonstances, à Kolobeng, les carreaux de lamaison brisés, et des chevaux, des antilopes, tués par ces énor-mes grêlons.Sans perdre un instant, William Emery, abandonnant sontravail, rappela ses hommes, afin de chercher dans le chariot unabri moins dangereux que celui d un arbre par un tempsd orage.Mais il avait à peine abandonné le sommet du monti-cule, qu un éclair éblouissant, accompagné d un coup de ton-nerre immédiat, embrasa l atmosphère.William Emery fut renversé, comme mort.Les deux mate-lots, éblouis un instant, se précipitèrent vers lui.Très-heureusement, le jeune astronome avait été épargné par la fou-dre.Par un de ces effets presque inexplicables, que présententcertains cas de foudroiement, le fluide avait pour ainsi dire glis-sé autour de lui, en l enveloppant d une nappe électrique ; maisson passage était dûment attesté par la fusion qu il avait opéréedes pointes de fer d un compas que William Emery tenait à lamain.Le jeune homme, relevé par ses matelots, revint prompte-ment à lui.Mais il n avait été ni la seule ni la plus éprouvée vic-time de ce coup de tonnerre.Auprès du poteau dressé sur lemonticule, deux indigènes gisaient sans vie, à vingt pas l un del autre.L un, dont le système vital avait été complètement dé-sorganisé par l action mécanique de la foudre, gardait sous sesvêtements intacts un corps noir comme du charbon.L autre,frappé au crâne par le météore atmosphérique, avait été tuéraide. 178  Ainsi donc, ces trois hommes,  les deux indigènes et Wil-liam Emery,  venaient de subir simultanément le choc d unseul éclair à triple dard.Phénomène rare, mais quelquefois ob-servé, de cette trisection d un éclair, dont l écartement angulaireest souvent considérable.Les Bochjesmen, d abord atterrés par la mort de leurs ca-marades, prirent bientôt la fuite, en dépit des cris des matelots,et au risque d être foudroyés en raréfiant l air derrière eux par larapidité de leur course.Mais ils ne voulurent rien entendre, etrevinrent au campement de toute la vitesse de leurs jambes.Lesdeux marins, après avoir transporté William Emery dans le cha-riot, y placèrent les corps des deux indigènes, et s abritèrent àleur tour, étant déjà tout contusionnés par le choc des grêlonsqui tombaient comme une pluie de pierres.Pendant trois quartsd heure environ, l orage gronda avec une violence extrême.Puis,il commença à s apaiser.La grêle cessa de tomber, et le chariotput reprendre la route du camp.La nouvelle de la mort des deux indigènes l avait précédé.Elle produisit un effet déplorable sur l esprit de ces Bochjesmenqui ne voyaient pas sans une terreur superstitieuse ces opéra-tions trigonométriques auxquelles ils ne pouvaient rien com-prendre.Ils se rassemblèrent en conciliabule, et quelques-unsd eux, plus démoralisés que les autres, déclarèrent qu ilsn iraient pas plus avant.Il y eut un commencement de rébellionqui menaçait de prendre des proportions graves.Il fallut toutel influence dont jouissait le bushman pour enrayer cette révolte.Le colonel Everest dut intervenir et promettre à ces pauvresgens un supplément de solde pour les maintenir à son service.L accord ne se rétablit pas sans peine.Il y eut des résistances, etl avenir de l expédition parut être sérieusement compromis [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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