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.Priv�s de la lumi�re de Dieu, nous voici poursourdement, mais sur un ton accusateur : � Oui, l'heure estlongtemps dans les t�n�bres de la peste ! �venue de r�fl�chir.Vous avez cru qu'il vous suffirait devisiter Dieu le dimanche pour �tre libres de vos journ�es.Dans la salle quelqu'un s'�broua, comme un chevalVous avez pens� que quelques g�nuflexions le paieraientimpatient.Apr�s une courte pause, le p�re reprit, sur unbien assez de votre insouciance criminelle.Mais Dieu n'estton plus bas : � On lit dans la L�gende dor�e qu'au tempspas ti�de.Ces rapports espac�s ne suffisaient pas � sadu roi Humbert, en Lombardie, l'Italie fut ravag�e d'uned�vorante tendresse.Il voulait vous voir plus longtemps,peste si violente qu'� peine les vivants suffisaient-ils �c'est sa mani�re de vous aimer et, � vrai dire, c'est la seuleenterrer les morts et cette peste s�vissait surtout � Rome etmani�re d'aimer.Voil� pourquoi, fatigu� d'attendre votre� Pavie.Et un bon ange apparut visiblement, qui donnaitvenue, il a laiss� le fl�au vous visiter comme il a visit�des ordres au mauvais ange qui portait un �pieu de chassetoutes les villes du p�ch� depuis que les hommes ont uneet il lui ordonnait de frapper les maisons ; et autant de foishistoire.Vous savez maintenant ce qu'est le p�ch�, commequ'une maison recevait de coups, autant y avait-il de mortsl'ont su Ca�n et ses fils, ceux d'avant le d�luge, ceux dequi en sortaient.�92 93 Sodome et de Gomorrhe, Pharaon et Job et aussi tous leset vers le principe de toute vie.Voil�, mes fr�res, l'im-maudits.Et comme tous ceux-l� l'ont fait, c'est un regardmense consolation que je voulais vous apporter pour que ceneuf que vous portez sur les �tres et sur les choses, depuisne soient pas seulement des paroles qui ch�tient que vousle jour o� cette ville a referm� ses murs autour de vous etemportiez d'ici, mais aussi un verbe qui apaise.�du fl�au.Vous savez maintenant, et enfin, qu'il faut venir �On sentait que Paneloux avait fini.Au-dehors, la pluiel'essentiel.�avait cess�.Un ciel m�l� d'eau et de soleil d�versait sur laUn vent humide s'engouffrait � pr�sent sous la nef et les place une lumi�re plus jeune.De la rue montaient desflammes des cierges se courb�rent en gr�sillant.Une odeur bruits de voix, des glissements de v�hicules, tout le langage�paisse de cire, des toux, un �ternuement mont�rent vers le d'une ville qui s'�veille.Les auditeurs r�unissaient discr�te-p�re Paneloux qui, revenant sur son expos� avec une ment leurs affaires dans un remue-m�nage assourdi.Lesubtilit� qui fut tr�s appr�ci�e, reprit d'une voix calme : p�re reprit cependant la parole et dit qu'apr�s avoir montr� Beaucoup d'entre vous, je le sais, se demandent juste- l'Origine divine de la peste et le caract�re punitif de cement o� je veux en venir.Je veux vous faire venir � la fl�au, il en avait termin� et qu'il ne ferait pas appel pour sav�rit� et vous apprendre � vous r�jouir, malgr� tout ce que conclusion � une �loquence qui serait d�plac�e, touchantj'ai dit.Le temps n'est plus o� des conseils, une main une mati�re si tragique.Il lui semblait que tout devait �trefraternelle �taient les moyens de vous pousser vers le bien.clair � tous.Il rappela seulement qu'� l'occasion de laAujourd'hui, la v�rit� est un ordre.Et le chemin du salut, grande peste de Marseille, le chroniqueur Mathieu Maraisc'est un �pieu rouge qui vous le montre et vous y pousse.s'�tait plaint d'�tre plong� dans l'enfer, � vivre ainsi sansC'est ici, mes fr�res, que se manifeste enfin la mis�ricorde secours et sans esp�rance.Eh bien ! Mathieu Marais �taitdivine qui a mis en toute chose le bien et le mal, la col�re et aveugle ! Jamais plus qu'aujourd'hui, au contraire, le p�rela piti�, la peste et le salut.Ce fl�au m�me qui vous Paneloux n'avait senti le secours divin et l'esp�rancemeurtrit, il vous �l�ve et vous montre la voie.chr�tienne qui �taient offerts � tous.Il esp�rait contre toutespoir que, malgr� l'horreur de ces journ�es et les cris des� Il y a bien longtemps, les chr�tiens d'Abyssinieagonisants, nos concitoyens adresseraient au ciel la seulevoyaient dans la peste un moyen efficace, d'origine divine,parole qui f�t chr�tienne et qui �tait d'amour.Dieu ferait lede gagner l'�ternit�.Ceux qui n'�taient pas atteints s'en-reste.roulaient dans les draps des pestif�r�s afin de mourircertainement.Sans doute cette fureur de salut n'est-ellepas recommandable.Elle marque une pr�cipitation regret-table, bien proche de l'orgueil.Il ne faut pas �tre pluspress� que Dieu et tout ce qui pr�tend acc�l�rer l'ordreimmuable, qu'il a �tabli une fois pour toutes, conduit �l'h�r�sie.Mais, du moins, cet exemple comporte sa le�on.A nos esprits plus clairvoyants, il fait valoir seulement cettelueur exquise d'�ternit� qui g�t au fond de toute souffrance.Elle �claire, cette lueur, les chemins cr�pusculaires quim�nent vers la d�livrance.Elle manifeste la volont� divinequi, sans d�faillance, transforme le mal en bien.Aujour-d'hui encore, � travers ce cheminement de mort, d'angois-ses et de clameurs, elle nous guide vers le silence essentiel94 changement �tait-il dans le climat ou dans les cSurs, voil�la question.Peu de jours apr�s le pr�che, Rieux qui commentait cet�v�nement avec Grand, en se dirigeant vers les faubourgs,heurta dans la nuit un homme qui se dandinait devant eux,sans essayer d'avancer.A ce m�me moment, les lampadai-res de notre ville, qu'on allumait de plus en plus tard,resplendirent brusquement.La haute lampe plac�e der-ri�re les promeneurs �claira subitement l'homme qui riaitsans bruit, les yeux ferm�s.Sur son visage blanch�tre,distendu par une hilarit� muette, la sueur coulait � grossesgouttes.Ils pass�rent.Ce pr�che eut-il de l'effet sur nos concitoyens, il est C'est un fou, dit Grand.difficile de le dire.M.Othon, le juge d'instruction, d�claraRieux, qui venait de lui prendre le bras pour l'entra�ner,au docteur Rieux qu'il avait trouv� l'expos� du p�resentit que l'employ� tremblait d'�nervement.Paneloux � absolument irr�futable �.Mais tout le monde Il n'y aura bient�t plus que des fous dans nos murs, fitn'avait pas d'opinion aussi cat�gorique.Simplement, leRieux.pr�che rendit plus sensible � certains l'id�e, vague jusque-La fatigue aidant, il se sentait la gorge s�che.l�, qu'ils �taient condamn�s, pour un crime inconnu, � un Buvons quelque chose.emprisonnement inimaginable.Et alors que les uns conti-Dans le petit caf� o� ils entr�rent, et qui �tait �clair� parnuaient leur petite vie et s'adaptaient � la claustration, pourune seule lampe au-dessus du comptoir, les gens parlaient �d'autres, au contraire, leur seule id�e fut d�s lors devoix basse, sans raison apparente, dans l'air �pais ets'�vader de cette prison.rouge�tre.Au comptoir, Grand, � la surprise du docteur,Les gens avaient d'abord accept� d'�tre coup�s decommanda un alcool qu'il but d'un trait et dont il d�claral'ext�rieur comme ils auraient accept� n'importe quel ennuiqu'il �tait fort.Puis il voulut sortir.Au-dehors, il semblait �temporaire qui ne d�rangerait que quelques-unes de leursRieux que la nuit �tait pleine de g�missements.Quelquehabitudes [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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