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.Et alors ? Doris avait échappé à tout soupçon.JoÎl, seul, avait fait les frais de ce ratage.Elle ne risquait rien.Pourquoi cette fixation sur le suicide ? J'étais dans le brouillard.- Doris, dis-je, qu'est-ce que ça peut faire, désormais ? Bien s˚r, le meurtre reste la cause officielle de ces deux décès, ce qui signifie qu'on peut à tout moment relancer l'enquête, mais je ne pense pas que vous soyez menacée.Je vous ai dit que tout ce que nous disions restait protégé par le secret.- Je le sais bien ! (Elle semble agacée.) Mais vous ne comprenez pas.Si je tenais tant à un verdict de suicide, ce n'était pas pour me couvrir moi-même.Je la regarde sans rien dire.Je vois de la fureur dans ses yeux.- Vous ne comprenez donc pas, Mike ? L'assurance sur la vie souscrite par l'agence ? La clause de suicide ? Je souhaitais la mort de Bob - et comment ! - mais je voulais aussi la mort de cette sale boîte.qu'il n'en reste plus rien !Je suis stupéfait.Sa voix charrie du venin.Non, je ne comprends pas.Certes, Bob l'a traitée comme un chien pendant des années.Et il y avait Jenny à protéger.Mais de là à tuer deux personnes et à faire couler le cabinet parce qu'elle le détestait.«a ne tient pas debout.Je m'entends demander, d'une voix àpeine audible :- Pourquoi, Doris ?- Parce que je les hais, tous tant qu'ils sont ! Ces salauds !Je savais qu'ils avaient de gros problèmes.Je voulais être certaine qu'ils ne s'en sortiraient pas.Je ne voulais pas qu'ils récupèrent les vingt millions de l'assurance.J'espère qu'ils finiront tous àla soupe populaire avant de br˚ler en enfer !Je cherche obstinément une apparence de logique dans tout ça.En vain.Je lui dis que ses vúux concernant le cabinet ont de bonnes chances d'être exaucés après le verdict que nous venons d'obtenir.¿ en croire Skipper, Art Patton aurait dit qu'ils allaient fermer boutique à cause du trop grand nombre d'associés qu'ils venaient de perdre - mais ils gardent un espoir de toucher l'argent de l'assurance, puisque, comme je le rappelle à Doris, la cause officielle du décès de Bob reste le meurtre.Elle lève les mains :- Les choses ne sont pas si simples, Mike.Les poules auront des dents qu'ils seront toujours en train de batailler avec la compagnie d'assurances pour avoir leur argent.Je renonce à argumenter :- Doris, je ne comprends toujours pas.Pourquoi les haÔssez-vous à ce point ? Même Bob.vous l'avez supporté et vous avez encaissé toutes ses saloperies sans mot dire pendant plus de vingt ans.Je sais très bien comment il vous traitait, mais tout de même, un meurtre ? Et de sang-froid ? Même s'il s'agissait de préserver les intérêts de Jenny, comment pouvez-vous justifier ça?- Oh, Mike, dit-elle doucement, comme à bout de forces.Je ne l'ai pas fait pour l'argent.Vous me connaissez assez pour le croire.Je l'ai fait pour Jenny.- Jenny ?Elle prend une profonde inspiration.- Bob en avait fait sa maîtresse, Mike.Grands dieux.Un homme marié, deux fois plus ‚gé qu'elle.La fille de sa secrétaire.Je savais que Bob était un salopard.Mais pas à ce point.Et pourtant, je continue à me demander : Pourquoi un meurtre ?- Je l'ai supplié d'arrêter.(Elle pleure.) Je n'ai cessé de le supplier, et il a refusé.(Les sanglots la secouent, si violents que j'ai du mal à comprendre ce qu'elle dit.) Oh, Mike, je n'avais pas le choix, vous comprenez ? C'était son père.Bon Dieu de Bon Dieu ! Je demande :- Il le savait ?- Bien s˚r ! Depuis toujours ! C'est pour cette raison qu'il voulait lui laisser tout cet argent.- Et Jenny?- Non.Je ne le lui ai jamais dit.J'ai estimé qu'elle n'avait pas à le savoir.(Elle essaie de se calmer, de reprendre sa respiration.) Je lui ai demandé d'arrêter, et il n'a pas voulu.Il était fou d'elle.Il ne voulait même pas reconnaître que ce qu'il faisait était mal.Je suis allée trouver Arthur Patton.Il a refusé de me croire.Il m'a dit que je délirais.J'étais tellement hors de moi que je l'ai menacé.Je l'ai prévenu que j'en savais assez pour couler le cabinet définitivement, et que j'étais prête à dire tout ce que je savais.et il m'a ri au nez, Mike ! Comme si j'étais de la crotte ! Il m'a promis de me démolir !Elle me regarde d'un air implorant :- que fallait-il que je fasse ? qu'aurais-je pu faire d'autre ?Comment agiriez-vous, vous-même, si une chose pareille arrivait à Gr‚ce ? J'ai fait ce que j'avais à faire, et je le referais s'il le fallait.Il y a vingt ans, j'ai commis une erreur en couchant avec Bob.¿ dater de ce jour, j'ai été sa chose.Je ne voulais pas de ça pour Jenny.Je comprends que Jenny était cette nouvelle petite amie dont parlait Bob, celle que le détective privé d'Elisabeth Holmes avait aperçue à l'hôtel Fairmont.Je connais le pourquoi, maintenant, et j'ai le cúur au bord des lèvres.Nous regardons la cour tandis que des voix joyeuses s'élèvent derrière nous.- Vous allez me dénoncer ? demande-t-elle.¿ vrai dire, je suis prêt à déchirer ma carte du barreau de Californie et à tout laisser tomber.Mais je n'en ferai rien.- Non.Vous êtes ma cliente.Je ne peux pas faire ça.- Merci, Mike.Seigneur.- ¿ quoi penses-tu, Mike ?Il est onze heures.Je suis rentré à Larkspur avec Rosie et nous buvons du Champagne sur sa véranda.Naomi nous a mis une bouteille dans les mains au moment o˘ nous prenions congé.Je regarde la pleine lune.- ¿ rien, Rosie.- Menteur.- Bah.je ne sais pas.Il y a des moments o˘ le système judiciaire vous vide jusqu'à la moelle.Et d'autres o˘ il vous emmerde, tout simplement.Elle me sourit :- Tu n'as pas de quoi te frapper pour cette fois.Ton client est libre.Il n'a rien fait, et il est de retour chez lui avec ses enfants.O˘ est le problème ?- Nulle part, je suppose.Je finirai sans doute avec ma photo sur une boîte de céréales, comme j'en rêve depuis si longtemps.J'obtiens un petit rire.- N'empêche.Je sens bien que tu n'es pas content.- C'est la lassitude.- Pourquoi faut-il toujours que tu te tracasses ? Cette fois, le système a donné un bon résultat.Ce n'est pas si mal.Une fois sur deux il donne un mauvais résultat, punit les bons et libère les méchants.On ne fait pas du patinage artistique.On n'est pas jugé sur le style.Ton client a eu ce qu'il méritait.Alors, une fois au moins dans ton existence, prends ce qu'on te donne et profites-en !- D'accord Rosie, mais seulement pour ce soir.Demain je me retrouverai tel que je suis vraiment, je recommencerai à me sentir coupable et à me torturer.- Banco ! (Elle boit son Champagne.) Mais tu ne me dis pas tout, n'est-ce pas ?Je reste silencieux.- Il n'était pas coupable, n'est-ce pas ?- Il n'était pas coupable.Un point, c'est tout.- Ce n'était pas un suicide ?- Je ne dirai rien.- Comment faudra-t-il s'y prendre pour que tu craches le morceau ?- Je ne parlerai pas.- Je suis capable de persuasion.- Je le sais.- Voyons.Je voudrais que tu deviennes associé de mon cabinet.- «a me paraît une assez bonne idée.Je vais demander àmon conseil d'en discuter avec le tien, et on pourra fixer une réunion pour négocier les conditions
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